Conseil de sécurité: texte suisse sur le personnel humanitaire voté
La Suisse a été suivie au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution pour la protection du personnel onusien et humanitaire dans les conflits. Le texte de vendredi demande aux Etats de ne pas cibler celui-ci et d'honorer le droit international humanitaire (DIH).
Il a été adopté par 14 voix, avec la seule abstention de la Russie. Il ne fait pas référence à une situation, alors que les violations des Conventions de Genève ont été nombreuses ces dernières années en Ukraine, au Soudan ou encore au Proche-Orient. Il "condamne les attaques et toutes les violences", y compris sexuelles, contre le personnel humanitaire national et international.
La résolution appelle toutes les parties à des conflits à ne plus recourir à des armes explosives de manière indiscriminée. Celles-ci doivent aussi garantir un accès sans entraves à l'assistance humanitaire pour les civils, ajoute le texte.
Il demande aussi aux Etats de mener des investigations indépendantes rapides sur les violations des droits humains et du DIH dans leur juridiction. Et le Conseil de sécurité promet encore de prendre des dispositifs adaptés pour garantir la sécurité du personnel de l'ONU et du personnel humanitaire. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devra présenter au Conseil de sécurité dans les six prochains mois des recommandations concrètes sur la manière de mieux empêcher ces attaques et de lutter contre l'impunité.
L'année dernière, plus de 500 travailleurs humanitaires, dont la moitié ont été tués, ont été victimes de violences, a précisé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Dans les dix dernières années, le nombre a augmenté de plus de 50 %. Et dans 90 % des cas, ces victimes sont des employés nationaux ou locaux.
La résolution, coparrainée par 97 Etats, a aussi été saluée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) comme un rappel de l'obligation pour tous les Etats d'honorer le DIH. Les attaques contre les travailleurs humanitaires doivent s'arrêter, a également ajouté à Genève l'organisation.
ats